Je n'aime pas

Vous êtes au courant? Pour trouver de quoi vous amuser, et vous faire aussi un peu grincer des dents, de temps en temps, je suis obligé de suivre l'actualité. Hélas, ce qui se passe en ce moment ne me plaît pas. J'ai toujours préconisé d'être aimable avec tout le monde, y compris avec les immigrés, parce qu'on a plus de chances d'être aimé, quand on est aimable, que quand on ne l'est pas. Cela ne m'empêchait cependant pas d'être en désaccord avec ces gens qui, au nom de beaux principes, nient la réalité, car vous avez beau la nier tant et plus, elle finit toujours par vous rattraper et, à ce moment-là, plus on s'en est éloigné, plus ça fait mal. Ou, pour reprendre une formule que j'aime bien, à force de tourner le dos à la réalité, elle finit par vous donner des coups de pieds au cul. 

Tandis que je souhaitais voir les immigrés accueillis chez nous aussi bien qu'en Suède, (voir ce que j'ai écrit à ce sujet sur ce blog) Le Pen n'en voulait pas, et les autres en voulaient d'une manière quelque peu anarchique. Et quand des étrangers et des compatriotes commencèrent à nous faire la guerre, chez nous, on le nia, que nous étions en guerre, et que la situation risquait de dégénérer. Du coup, je n'aime pas Le Pen, je n'aime pas les autres, et je ne m'aime pas. Et là, vous vous dîtes que, pour n'aimer personne à ce point, ce pauvre con de Régis va bien mal, qu'il est trop vieux, qu'il est temps qu'il meure. Rassurez-vous, ça vient. Vous n'avez plus que quelques dizaines d'années à attendre. 

Quelque soit la gravité de ce qu'on peut reprocher à juste titre à Le Pen, quand il dit qu'il tombe de l'eau lorsqu'il pleut, je ne l'aime pas, parce que je ne peux pas honnêtement le contredire, car c'est vrai qu'il tombe de l'eau quand il pleut, et qu'à force de le nier parce que c'est lui qui le dit, on va finir par se mouiller. Quand les autres prétendent que ce n'est pas vrai, je ne les aime pas, parce que je suis honnêtement obligé de leur donner tort, alors que je voudrais leur donner raison, pour donner tort à Le Pen. Et je ne m'aime pas, parce que je suis honnêtement obligé de dénoncer tout cela, et que j'ose le faire. Il ne faut plus le nier, nous sommes en guerre et, les derniers évènements le prouvent, l'ennemi est partout, disséminé dans le tissu social des pays occidentaux, que cet ennemi a décidé, si on en croit les menaces qu'il profère, d'anéantir. Et il sera d'autant plus difficile à combattre, que rien ne le distingue d'un citoyen ordinaire. Pour le comprendre, il suffit de se souvenir de ce Français qui a abattu plusieurs militaires français, d'origne maghrébine, comme lui. Et nous savons qu'une bande d'adolescents boutonneux, d'autant plus dangereux qu'ils sont boutonneux et n'ont pas fini leur crise d'adolescence, prend cet assassin pour un héros. Voilà, au fil du temps, en nous gouvernant à courte vue, la situation que nos dirigeants ont crée. Dirigeants que nous avons librement élus, reconnaissons-le.

Quand, il y a quelques décennies de cela, Coluche raconta que: " le Français est un gros con raciste", cela fit rire. Evidemment, si cela avait été vrai, ça n'aurait pas autant fait rire les gros cons racistes, et ces gros cons racistes n'auraient certainement pas accepté autant d'immigrés dans notre pays. Ils auraient peut-être même été assez nombreux à rejoindre les rangs du FN pour lui faire gagner les élections, pour la première fois depuis longtemps. Mais, même si nous avons de gros malins qui se croient malins en se mettant un bandeau sur les yeux, nous sommes confrontés à un problème grave, qui risque de s'aggraver de plus en plus, et il y aura peut-être un moment où les gens ne penseront pas agir comme des racistes, mais comme des gens agressés, en état de légitime défense. Et il est vrai, même si c'est dur de le reconnaître, que si nous n'avions pas autant de citoyens issus de l'immigration, l'ennemi dissous dans notre tissu social aurait beaucoup plus de mal à s'y cacher.  

Sans s'en rendre compte, ces gens qui veulent notre perte donnent raison à Le Pen, et je n'aime pas ça, car, la situation s'aggravant, nous pouvons, un jour ou l'autre, voir arriver un champion, partisan des mesures radicales et expéditives. Vous me suivez? Non? Alors je vais être plus clair. J'espère que nous n'aurons pas un jour un nouvel Hitler de droite, ou de gauche qui, pour régler le problème, décidera d'accueillir les immigrés à grand coups de mitrailleuse, et de rejeter à la mer, tout ce qui n'est pas "pur" Français depuis de nombreuses générations. En pareil cas, étant donné que j'ai des ancêtres gaulois, d'un côté, mais aussi des origines étrangères, de l'autre, je pourrais très bien être rejeté à la mer, à cause de ces tordus.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte