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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
10 décembre 2014

Paris Périgueux

Vous êtes au courant? Si vous voulez vous rendre en australie, vous pouvez prendre l'avion à Paris pour rallier Périgueux dans les plus brefs délais, puis faire du stop pour rejoindre l'aéroport de Bordeaux, ou emprunter un omnibus de la SNCF qui vous conduira lentement jusqu'à cette magnifique cité aquitaine, ce qui fera augmenter le nombre de voyageurs qui utilisent les services de cette ligne aérienne. Mais j'ai le regret de vous informer que le gentil omnibus, non content d'avancer lentement, prend aussi le temps de s'arrêter partout. C'est pourquoi, si vous êtes pressé d'arriver n'importe où, je vous conseille d'y aller directement en avion, en partant de Paris, sans passer par Périgueux, à moins que vous fassiez partie des rares humains ayant quelque chose à y faire, à Périgueux. Les voyageurs atterrissant à l'aéroport de cette charmante ville, qui se trouve à Bassillac, sont si peu nombreux, que le déficit mènerait à la suppression de ce service, sans la générosité des élus régionaux et de monsieur le Maire de Périgueux. La générosité de ces braves gens est telle, qu'ils vont débourser la modique somme de 204 euros par Périgourdin, et par an, pour maintenir ce service aérien.

C'est bien, c'est très bien, mais moi, je suis un grincheux qui aime les gens généreux avec leur argent, et qui déteste ceux qui sont généreux avec l'argent des autres. Ensuite, une fois de plus, je suis obligé de rappeler  qu'une entreprise doit gagner assez d'argent pour payer des impôts et des charges sociales, en plus du salaire qu'elle verse à ses employés qui, à leur tour, payent des impôts sur ce qu'ils gagnent, ainsi que des cotisations sociales. Or, dans ce cas, au lieu que le travail fourni rapporte quelque chose, c'est le contraire. C'est comme dans l'exemple que je présente sans arrêt, avec le camarade travailleur qui travaille pour produire des patates, alors que produire un kilo de patates lui coûte plus d'un kilo de patates. Plus il travaille à produire des patates dans ces conditions, moins il a de patates, et plus il meurt de faim. C'est exactement ce qu'ils sont entrain de faire, et c'est exactement ce qu'on fait chaque fois qu'on veut maintenir des emplois qui coûtent plus qu'ils ne rapportent. Plus on répète ce genre d'opération, moins on a de patates ou, si vous préférez, plus la dette augmente, jusqu'au jour où elle est tellement grosse, qu'on ne peut plus nous en prêter. C'est alors la cessation de payement, avec toutes les conséquences que cela suppose. Pour ceux qui ne comprendraient pas tous seuls, ça veut dire plus de patates, et il faudra se serrer la ceinture.

Vous vous en doutez, je n'accuserai pas ces braves gens si généreux avec l'argent du contribuable de s'en mettre plein les poches, ou d'accorder des faveurs à des amis ou à des proches, ou d'en tirer directement ou indirectement le moindre bénéfice. Je les accuse d'autant moins de cela, qu'il pourraient me faire un procès qu'ils gagneraient facilement car, n'en doutons pas, ils sont certainement innocents de tout cela. Non, mes bien chers frères, mes bien chères soeurs et les autres, c'est encore pire, car si ce n'est pas de la malhonnêteté, il n'y a pas de mobile! Ils dépensent l'argent du contribuable à subventionner une activité déficitaire, au lieu de l'investir dans des activités qui rapporteraient de quoi financer le travail fourni, rembourser l'investissement, payer des intérêts à un taux au moins égal à celui de l'inflation, et qui laisserait un bénéfice, non pas parce qu'ils sont malhonnêtes, mais parce qu'ils le dépensent comme ça, tout simplement, pour rien.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte         

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