Tout n'est pas perdu, mais presque

Vous êtes au courant? Depuis que notre François bien aimé a été élu président de notre belle république, il m'est arrivé d'affirmer qu'il avait des chances de gagner les prochaines présidentielles, même si cet auguste personnage ne nous offrait pas une politique efficace permettant de remédier aux problèmes que nous traînons lamentablement derrière nous depuis des décennies. Je me permettais d'affirmer cela parce que je prévoyais une reprise mondiale de l'activité économique, dont la France devait inévitablement profiter. La croissance économique entraînant la création de nombreux emplois, un chef d'Etat comme François, même quand il n'y est pour rien, ne faisant jamais le moindre effort pour éviter de s'en attribuer tout le mérite, ne peut manquer de s'en trouver auréolé de gloire. La reprise est présente à l'appel, des Etats réduisent leurs déficits d'une manière spectaculaire et créent des emplois à un rythme qui ne l'est pas moins, comme l'Espagne, par exemple. Et vous savez certainement que le nombre de chômeurs est tellement bas en Allemagne, qu'on prévoit d'y supprimer cinq mille postes de travail dans leur ANPE, parce qu'ils n'ont pas grand chose à faire. Pendant ce temps, chez nous, la reprise reprend tout doucement, tout doucement, tout doucement, tellement doucement que nous continuons à perdre des milliers d'emplois, et même des dizaines de milliers d'emplois, si bien que malgrè la reprise, l'auréole de gloire n'auréole pas le François, qui aura réussi l'exploit de ne plus avoir grand chance de gagner les prochaines élections, malgrè la reprise mondiale. Et quelle solution nous propose-t-on généralement? Aucune, si ce n'est d'aggraver les déficits pour augmenter des dépenses afin de financer des emplois qui ne rapportent pas ce qu'ils coûtent, car si ces emplois rapportaient de quoi financer ce qu'ils coûtent, cela ne poserait aucun problème de déficit.

Comme le démontraient si bien les Nuls, je suis un con, c'est vrai, je l'avoue. Mais vous qui ne l'êtes pas, dîtes-moi un peu ce qu'il a fait, notre Père François, depuis qu'il a été élu, pour résoudre nos problèmes économiques et le chômage qui en découle? A en juger par le résultat obtenu, surtout si nous tenons compte du fait que nous bénéficions de la croissance des autres, il aurait sans doute mieux fait de ne rien faire. Du coup, les syndicats et les entrepreneurs descendent dans la rue pour protester contre la politique d'austérité. Comme je l'ai déjà signalé, être austère signifie être dur envers soi-même et envers les autres. Donc, si comprends bien, ils veulent relancer la machine en étant mou envers soi-même et envers les autres. Vous croyez vraiment que ça peu marcher? En fait et en résumé, comme je l'ai expliqué plus haut, ils veulent qu'on augmente les déficits pour créer des emplois. Et ça, vous croyez que ça peut marcher? Oui, bien sûr, jusqu'au jour où on ne nous en prêtera plus et qu'il faudra rembourser. Est-ce vraiment la solution? Si nous faisons le compte de ce qui se passe dans le monde, nous devrons bien admettre que les pays qui ont le mieux résolu leurs problèmes s'y sont pris autrement.

Je me damande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte