Que nous avons de la chance!

Vous êtes au courant? Nous avons de la chance que de si nombreux réfugiés viennent se réfugier chez nous. Vous ne le saviez pas? C'est pourtant ce qui se dit sur différentes chaînes de télévision françaises et étrangères. La dernière fois que j'ai eu droit à ce genre de discours, c'est sur la RAI 24 NEWS qu'une charmante dame italienne ma l'a offert, il y a seulement quelques jours. Il m'a semblé qu'elle se nommait Bombino, mais comme je n'ai rien trouvé lui correspondant sur le net, je ne vous garantis rien à ce sujet. Par contre, quel que soit son nom, la dame que j'ai vue dans mon poste a bel et bien expliqué que l'Italie a besoin de ces réfugiés pour compenser son déficit démographique, et pour faire les travaux que les Italiens ne veulent plus faire.

Evidemment, quand j'entends dire que les Italiens préfèrent être au chômage plutôt que de faire certains travaux, je me demande si c'est parce qu'ils sont devenus trop paresseux. Sinon, pour quelle autre raison? Sont-ils si fragiles qu'il faille importer de solides immigrés pour faire leur travail? A moins que ça vienne de l'air qu'on respire en Italie. Si c'est ça, ces immigrés ne risquent-ils pas de devenir fragiles et paresseux à leur tour, à force de respirer l'air italien? Et ne reculant devant aucun sacrifice, cette madame a également affirmé que l'Allemagne manque cruellement de bras. On peut dire qu'elle en sait des choses, cette dame. Qu'est-ce qu'on s'instruit à l'écouter! Et ils en ont, de la chance, ces Allemands, car nous, des bras auxquels nous n'avons pas de travail à donner, nous en avons à revendre. Et, à moins qu'ils soient aussi paresseux que les Italiens, nous pourrions offrir ces bras européens qui désirent tant travailler à l'allemagne. Après ça, qu'il s'appelle Italie, ou France, j'espère qu'on comprendra que la dernière chose qu'ait besoin de faire un pays qui n'a pas le plein emploi,  c'est d'importer de la main d'oeuvre supplémentaire, puisqu'il en a déjà, à laquelle il n'est pas capable de donner du travail et qui lui coûte cher. C'est pourquoi je prie les gens comme cette dame de nous convaincre d'offrir l'hospitalité à ces réfugiés, et de les accueillir le mieux possible, simplement parce qu'il serait inhumlain de les rejeter à la mer. Il me semble que c'est une raison largement suffisante.

On nous explique depuis des dizaines d'années que nous avons besoin des immigrés qui nous enrichissent par leur travail. Je veux bien le croire, mais si c'est le cas, où est passé le pognon? Car en fait d'enrichissement que nous a procuré l'immigration, nous n'avons que des dettes et des déficits à présenter. A tel point que si on arrête de nous prêter de l'argent demain, l'Etat français se trouve en cessation de payement, c'est à dire en faillite, dès demain. Et puis, ne nous parle-t-on pas toujours d'écologie? Or, il est bien évident qu'avec ou sans le prétendu développement durable et les énergies renouvelables prétendues non polluantes, plus nous serons nombreux, plus la part d'air pur de chacun sera limitée, tout comme notre part d'eau et d'espace. Sans oublier l'espace naturel réservé à la faune et à la flore sauvages qui diminue inévitablement au fur et à mesure que le nombre d'humains augmente. Donc, encore une fois, au lieu de nous servir tout un fatras d'arguments usés et fallacieux, qu'on nous demande simplement d'être généreux et hospitaliers à l'égard des réfugiés, comme nous aimerions qu'on le soit avec nous si nous nous trouvions dans la même situation, car agir autrement serait inhumain. N'est-ce pas que c'est largement suffisant, comme raison?

Je demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte