Ils n'en ont plus pour longtemps

Vous êtes au courant? Il paraît que plus con que moi, tu meurs. Si c'est vrai, ils n'en ont plus pour longtemps. En effet, à peine le résultat du référendum britannique était-il annoncé, qu'ils avaient déjà obtenu la signature de deux millions de citoyens pour provoquer un contre-référendum. Ceux qui ont l'habitude de me lire savent certainement que je suis partisan du référendum provoqué par la présentation d'un nombre de signatures suffisant, tout comme ils savent que je suis un vrai con qui s'appelle vraiment Régis. Oui, c'est vrai, mais je refuse quand même de dépasser la limite mortelle.

Chaque fois que les camarades citoyens vont aux urnes, que ce soit pour célébrer des élections ou un référendum, dès qu'on annonce le résultat du scrutin, tous ceux qui ont voté contre ce résultat, seront évidemment prêts à réclamer un contre-scrutin, pour peu qu'on leur en donne l'occasion. Si bien que les Britanniques peuvent refaire immédiatement le référendum sur leur sortie de la CE, à la demande de tous ceux qui ne sont pas satisfaits du résultat, et, dès le lendemain de ce contre-référendum, quelque soit le résultat, ils pourront en provoquer un nouveau, à la suite duquel, quelque soit le résultat, ils pourront en provoquer un nouveau. Et ils pourront jouer à ça avec toutes les élections. Et nous pouvons en faire autant au soir des présidentielles, parce que les millions de citoyens qui ont voté pour un autre seront prêts à signer pour faire refaire le vote, tout comme nous en trouverons de millions qui voudront faire refaire les législative, les municipales ou les régionales.    

Quoi qu'en pensent certains esprits simples, ou extrêment sophistiqués, cela ne remet pas en cause la part de démocratie directe que j'aimerais voir incorporer dans notre système représentatif. Bien au contraire, cela prouve qu'il est grand temps de faire cette réforme que j'ai souvent expliquée sur ce blog. Avec l'introduction de cette part de démocratie directe, les citoyens comprendraient en effet très vite par quelles lois cette pratique devraient être encadrée, de manière à éviter de telles âneries, et ils ne tarderaient pas à réclamer eux-mêmes le référendum par lequel elles seraient décidées, dans le cas où nos maîtres politiciens en seraient incapables.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte