Federico Greco

Vous êtes au courant? C'est le soir du premier mai que Federico Greco est venu parler dans mos poste de télévision, au cours d'une émission diffusée par la RAI. Tout ça parce qu'il a tourné un film documentaire sur l'économie. Imaginez qu'on me fasse passer à la télévision chaque fois que je fais mon cinéma! On ne verrait plus que moi! Mais, évidemment, je ne dirais certainement pas des choses aussi intéressantes que lui, qui n'a dit que des choses extrêmement intéressantes, puisqu'il a travaillé dur pendant cinq ans, pour réaliser ce film. Et il s'est entrenu avec de très hautes sommités de l'économie mondiale parmi lesquelles il faut compter le grand, le très grand, le phénoménal, l'irremplaçable Varoufakis. Et c'est pour ça que Federico a pu nous informer du fait que la rigueur économique nuit terriblement à l'économie européenne, et particulièrement à celle de certains pays, dont l'Ireland, l'Espagne, l'Italie et la Gèce, alors que comme le lui a précisé un autre très grand personnage dont j'ai eu l'élégance d'oublier le nom, la banque centrale européenne pourrait facilement émettre assez d'euros pour mettre fin à la crise et qu'il faudrait investir dans l'économie réelle, au lieu d'investir dans l'économie irréelle... heu.... il n'a pas dit irréelle, il a dit financière. Oui, mais si il y a une économie réelle face à l'économie financière, c'est que l'économie financière n'est pas réelle, et que...

Pour l'instant, je vais concentrer toutes mes petites capacités mentales sur cette affaire de rigueur et d'émission d'euros par la banque centrale européenne, et je vous proposerai de voir ce truc de l'économie réelle une autre fois, si j'y pense.

La rigueur signifie la rectitude, la justesse. Pas vrai? Par exemple, la rigueur d'un raisonnement, c'est le fait de raisonner d'une manière droite, juste, correcte. Un jugement qui manque de rigueur est un jugement peu sérieux, erroné, c'est un mauvais jugement. Dire d'un individu qu'il n'est pas rigoureusement honnête, signifie qu'il n'est pas très honnête. C'est même un euphémisme pour indiquer qu'il est franchement malhonnête. Celui qui ne fait pas rigoureusement son travail, ne le fait pas bien, il le fait même mal. Et c'est vrai pour tout, dans tous les cas! Quand on ne fait pas les choses avec rigueur, c'est qu'on les fait mal, voir très mal. Ne me croyez surtout pas! Vérifiez rigoureusement, et vous verrez que je ne vous présente pas en cela une opinion, mais un fait qui, lorsqu'il est compris, nous amène à comprendre que quand un Federico Greco et d'autres génies faisant partie de nos élites nous disent qu'il ne faut pas de rigueur en économie, ils sont tout simplement en train de prétendre qu'il faut mal faire les choses en économie. Mais, me répondra-t-on, ce n'est pas du tout ce qu'ils veulent dire. Oui, rétorquerai-je à mon tour, et c'est encore pire! Ils viennent nous expliquer comment il faut gérer le monde, alors qu'ils ne comprennent même pas ce qu'ils racontent. Ils ne sont même pas capables de dire ce qu'ils veulent dire, pour dire ce qu'ils veulent dire et, à la place, ils nous disent ce qu'ils ne veulent pas dire, pour dire ce qu'ils veulent dire! Ce qui pourrait faire croire à de mauvais esprits qu'ils ne comprennent ni ce qu'ils disent, ni ce qu'ils pensent, ni le sujet qu'ils traitent.

Quant à la banque centrale qui pourrait émettre assez d'euros pour mettre fin à la crise, nous allons appliquer ce qui se fait en mathématiques. Pour résoudre une équation, il faut commencer par l'amener à son expression la plus simple. Je vous explique comment il faut s'y prendre, et je vous laisse le soin de faire les comptes. Avec votre ordinateur, ça ne devrait pas être trop difficile. Nous allons convertir toute notre économie en patates, en calculant combien de patates la valeur d'une voiture représente, puis celle d'une télévision, celle d'un café, celle d'un service et d'un autre, etc, etc, de manière à savoir combien de patates la totalité de notre économie représente. Quand vous aurez terminé, soyez assez gentils pour me communiquer le chiffre que je vais, pour l'instant, remplacer par un beau X. Ensuite, vous cherchez à savoir combien il y a d'euros en circulation. Le plus gros du travail est fait. Ouf! 

Maintenant, sans plus vous occuper du prix actuel du kilo de patate sur le marché à côté de chez vous, vous comparez le nombre d'euros en circulation avec le nombre de kilos de patates que la valeur de notre économie représente. Dans le cas où, par hasard, le nombre d'euros serait égal à celui du nombre de kilos de patates que vaut notre économie, vous comprendrez que le kilo de patates de notre économie devrait coûter un euro. Dans le cas où il y aurait deux fois plus de kilos de patates, un demi euro, soit cinquante centimes d'euro devrait suffir pour acheter un kilo de patates. Mais si jamais il y a deux fois plus d'euros que de kilos de patates, le kilo de patates coûtera deux fois plus cher, c'est à dire deux euros.

Voilà une manière simple de faire comprendre, même à une petite cervelle atrophiée comme la mienne, que plus on augmente le nombre d'unités de monnaie, d'euros en l'occurrence, plus la valeur de l'unité de monnaie diminue. Ce qui fait qu'on a besoin de plus d'argent pour vivre, et que cela ne change rien aux richesses produites, ou pas produites, par notre économie. Donc, la banque centrale européenne peut en effet émettre autant d'euros qu'on veut, mais que résout-on avec ça? Emettre plus d'unités de monnaie n'a d'autre résultat que de faire diminuer la valeur des grosses économies des riches, ce qui n'est pas grave du tout pour les pauvres, mais ce qui est très grave pour les pauvres, c'est que ça fait aussi diminuer la valeur de nos petites économies, à nous qui sommes pauvres, et que ça fait diminuer notre pouvoir d'achat, à nous les pauvres, de telle manière que c'est nous qui payons les déficits que préconisent de faire ces braves gens si généreux avec notre argent. C'est pourtant facile à comprendre!!! Mais, me dira-t-on, chacun a bien le droit de penser tout qu'est-ce que c'est qu'il veut. Oui, répondrai-je, à la condition de ne pas nier la réalité, et, la réalité, c'est que ce que je viens d'exposer n'est pas une opinion, ni une idée, ni une pensée, ni aucun truc du même genre, mais la réalité, que certains s'empressent de nier à grands coups d'opinions qui nient la réalité.   

Alors, mes bien chers frères, mes bien chères soeurs et les autres, je vous le demande en vérité, pour qui, ou pour quoi, travaillent Federico Greco, Varoufakis et toutes ces hautes sommités que Federico cite et montre dans son film documentaire sur l'économie, et tous ceux de droite, de gauche, du centre, ou d'ailleurs, qui tiennent le même discours? A la solde de qui, ou de quoi sont-ils? De rien ni de personne? C'est difficile à croire! Et si c'est le cas, faire ça pour rien, c'est encore pire!

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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Bise