Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
23 mars 2018

Je suis un vieux gâteux

Vous êtes au courant? Je suis un vieux gâteux qui se rend de plus en plus compte qu'il est un vieux gâteux car, comme tous les vieux gâteux, j'explique que, de mon temps, l'herbe était plus verte. C'est du moins ce que prétendent les jeunes actuels, exactement comme le prétendaient les jeunes de l'époque de ma jeunesse quand ils parlaient des vieux et de ce qu'ils avaient vécu. Et c'est bien au décalage qu'il y a entre ce qu'expliquent les jeunes spécialistes d'aujourd'hui sur l'époque de ma jeunesse, et sur ce que j'ai vécu, ou cru vivre, que je me rends compte à quel point j'ai la cervelle en compote d'un vieillard sénile, notamment quand je prétends que de nombreux crimes et délits n'étaient pas commis dans les écoles de mon époque, et qu'on me répond qu'il y a toujours eu des voyous et des criminels partout.

Et pourtant, je sais bien que les filles n'étaient pas victimes des leurs camarades de classe, ni violées dans les toilettes de l'école. Et je sais bien que les garçons non plus, n'allaient pas aussi souvent qu'aujourd'hui jusqu'à se suicider, plutôt que de dénoncer ce qu'on appelle le harcèlement scolaire dont ils sont victimes. Oui, je le sais! Et ils ont beau me faire passer pour un ignare en me démontrant le contraire à partir de ce qu'ils lisent sur leur téléphone intelligent, je le sais tout simplement parce que j'étais déjà vivant à l'époque de ma jeunesse et assez éveillé pour remarquer que les filles allaient à l'école des filles, et que les garçons allaient à l'école des garçons, et que les filles et les garçons, sauf à de rares exceptions, n'étaient mélangés ni à l'école, ni en colonie de vacances. Et je sais aussi que ceux qui se comportaient mal ne pourrissaient pas longtemps la vie de leurs camarades de classe, parce qu'ils étaient immédiatement envoyés en maison de correction, de manière à empêcher la pomme pourrie de pourrir tout le panier. Et je sais aussi, parce que j'étais encore jeune mais adulte à l'époque des soixante-huitards, que les soixante-huitards crachèrent sur tout ça en criant au fascisme.

Oui mais, de nos jours, juste pour citer celle-là comme exemple parmi tant d'autres, il y a une école toulousaine où les filles sont continuellement agressées par les garçons, sans parler des garçons qui sont tout autant agressés par d'autres garçons. La situation est telle dans cette école, qu'on a installé un code d'accés aux toilettes des filles. Ce qui n'empêche d'ailleurs pas des garçons de s'y cacher et de les agresser quand elles ne prennent pas la précaution d'y aller à plusieurs. Et il paraît que nombreuses sont les écoles de notre beau pays où ça va tout aussi mal. Voilà qui m'amène à rappeler bêtement que quand on se trouve dans une situation, on n'a peut-être pas fait tout ce qu'il fallait pour se trouver dans cette situation, mais ce qui est sûr, c'est que ce qui a été fait n'était pas ce qu'il fallait faire pour ne pas se trouver dans cette situation, car si ce qui a été fait avait été ce qu'il fallait faire pour ne pas se trouver dans cette situation, on ne s'y trouverait pas, dans cette situation. Pas vrai?

Donc, si défaire tout ce que les gros malins qui nous ont gouvernés et qui ont été élus par ceux qui étaient d'accord avec eux, avait été ce qu'il fallait faire pour ne pas avoir autant de cette délinquance qui démarre dès la petite école, nous n'aurions pas cette délinquance. Etait-ce mieux avant? Faut-il revenir à ce que nous avions à l'époque de mon enfance? A vous de voir, mais ce qui est certain, c'est que d'avoir mélangé les filles et les garçons et d'avoir supprimé l'école de correction et d'avoir supprimé tout ce qui a été supprimé au nom de la liberté et sous le prétexte d'améliorer les choses, n'a pas amélioré les choses, puisqu'elles se sont dégradées. Et, de grâce, qu'on ne vienne pas encore me dire que je suis un vieux gâteux qui se souvient mal! Les filles n'étaient pas agressées par les garçons dans les écoles, parce que les filles et les garçons n'étaient pas mélangés à l'école! Et étant donné qu'ils n'étaient pas en mesure d'exercer des représailles du fait qu'à peine dénoncés et les faits vérifiés, ils étaient immédiatement envoyés en maison de correction, les voyous pratiquaient rarement le harcèlement scolaire au point de pousser leurs camarades de classe au suicide, parce que ces derniers n'hésitaient pas à les dénoncer, du fait que les voyous ne pouvaient pas exercer de représailles, puisqu'ils étaient immédiatement envoyés en maison de correction! 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

N'oubliez pas de venir chaque semaine sur ce blog pour découvrir ce que ce brave Régis a concocté pour vous amuser, ou pour vous faire grincer des dents. Et faites-lui beaucoup de PUB si vous aimez, ou dénoncez-le le plus possible si vous n'aimez pas.

Bise            

Publicité
Publicité
Commentaires
Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
Publicité
Archives
Publicité